Éric Lefebvre donne son sang depuis ses 18 ans. Il vient d'effectuer son centième don. Un geste gratuit, qui a sauvé la vie de sa fille. L'occasion de se rendre utile, de 18 à 70 ans.
« Mon père donnait régulièrement son sang. Une fois majeur, j'ai suivi l'exemple». Éric Lefebvre est donneur depuis sa majorité. Il y a quelques jours, il s'est rendu au complexe Léo-Lagrange et a effectué son centième don.
Ce père de famille de 36 ans s'y rend en moyenne cinq fois par an, et fait un don de plasma par plasmaphérèse tous les quinze jours.
« C'est un acte totalement gratuit, qui peut sauver des vies. La preuve, ça m'est arrivé », poursuit-il. Éric est père de deux enfants. Le premier, Rémi, est âgé de huit ans. La seconde est âgée de trois ans et s'appelle Léa.
Une raison de plus pour donner son sang
La petite fille est atteinte d'une maladie génétique rare depuis sa naissance. Ce qui l'oblige à suivre un régime alimentaire strict, sans protéine. Elle est suivie par un professeur à l'hôpital Jeanne-de-Flandres, à Lille.
Le 17 juin, une tumeur est décelée dans l'un de ses reins. Le médecin lui prescrit alors quatre séances de chimiothérapie. « C'était très difficile à accepter, pour elle comme pour nous », confie Delphine, la maman.
Les parents n'ont rien caché aux enfants et leur ont expliqué la situation avec des mots simples.
« Les premières séances de chimio ont été très intenses et fatigantes », explique avec émotion le papa. Amaigrie et affaiblie par le traitement, Léa a reçu une première poche de sang. « Après la transfusion, elle a repris des forces.
Une raison de plus de donner mon sang » , ajoute Éric. À la fin du mois de juillet, l'enfant a été opérée du rein. « Son physique a changé, explique Éric. Elle a beaucoup maigri et a perdu ses cheveux. »
Pour la famille Lefebvre, le combat n'est pas encore terminé. Sept mois de chimiothérapie et de rayons attendent la petite fille. « Léa n'est pas à l'abri d'une autre transfusion".
"J'espère que mon témoignage encouragera les gens à devenir donneurs"
ÉLODIE BARTOLIC (publié dans NORD ECLAIR 16 août 2010)